Clap de fin pour l’école d’été de Bizerte, dédiée à la ville intelligente, à la ville astucieuse, à celle qui améliore le cadre de vie de ses habitants et qui fournit un cadre de développement aux économies des pays émergents.

Une quarantaine d’étudiants et de professionnels de la ville s’y sont croisés, dans la continuité de la dynamique Bizerte Smart City, initiée il y a déjà deux ans, et dont le dernier évènement majeur fut le congrès tenu au palais des congrès de la ville du 18 au 21 avril dernier.

C’est grâce au soutien de la municipalité nouvellement élue et à la présence active et amicale de Houda Eloukabi, première vice-présidente, grâce également à l’École Supérieure de Commerce et de Comptabilité de Bizerte et à l’inlassable énergie de sa directrice, Dr. Inès Ben Zoubir, grâce toujours aux membres de l’association Bizerte Smart City emmenée par Borhene Daouadi, grâce aux sponsors qui ont permis d’en assoir le financement et enfin grâce aux volontaires qui ont apporté une contribution discrète, mais efficace, à l’organisation de cette semaine dense et intense.

C’est en associant présentations magistrales, travaux pratiques sur des cas réels, discussions et débats, mais aussi évènements festifs qu’il est possible de créer cette alchimie particulière qui permettra à chacun de repartir avec de nouveaux savoirs, une nouvelle vision, de nouvelles idées et un nouveau réseau de connaissances.

Des experts de réputation mondiale à Bizerte

Les présentations en séance plénière ont couvert des sujets variés, techniques, prospectifs ou sociétaux, tels que : introduction aux smart cities, robotique, drones, impression 3D, santé, mobilité, agriculture, blockchain, résilience par les Dr Oualid Ben Ali, Mohamed Mokdad, Nouha Omrane, Israf Zaoui, ainsi que par Gilles Betis.
Le Professeur Derrick de Kerckhove a partagé ses travaux relatifs aux décisions datacritiques (démocrature et datacratie), à l’analyse des sentiments et à la félicité urbaine.

Toute approche théorique ou philosophique pourrait néanmoins sembler aride, si elle n’était adossée à des présentations de réalisations concrètes dans différentes villes et pays.
Citons l’intervention de Mathilde Colin de Tubà et de Déborah Hirigoyen de La Commune (Lyon), du Professeur Aawatif Hayar qui a présenté les nombreux projets qu’elle a initiés à Casablanca pour développer un modèle de ville frugale, inclusive, collaborative et sociale. Autre retour d’expérience, Oualid Ben Ali nous a parlé de deux villes voisines à la réussite différente, Dubai et Masdar.
Enfin, le projet de Smart City Bizerte a été présenté par Borhene Daouadi, tout comme deux autres projets liés à la ville ou portés par des institutions de Bizerte: celui à venir du Wifi Linéaire et celui en cours d’une entreprise étudiante de l’ISCCB d’élaboration de macérats huileux. Ce premier projet bénéficie du soutien de l’Agence Tunisienne de l’Internet, et nous avons eu le plaisir d’accueillir en session plénière son directeur, Mr Moez Maaref, et également des représentants de nombreuses municipalités de l’agglomération de Bizerte.

Néanmoins, que faire lorsque les modèles et les solutions n’existent pas ? Ou qu’ils nécessitent une forte appropriation par l’écosystème qui doit le mettre en œuvre, puis une personnalisation aux besoins et spécificités d’un lieu particulier ?
Le débat et la participation permettent alors d’avancer, comme l’a démontré Ishraf Zaoui en animant un groupe de discussion sur la question de la conception des villes intelligentes dans les pays en développement et sur celle de la ville inclusive.

Cas d’usage : innovation et pédagogie active

Après une introduction aux méthodes d’innovation et à l’entrepreneuriat, à partir de neuf problématiques réelles proposées par des intervenants ou des organisateurs de l’école d’été, trois groupes ont été formés et ont travaillé sur les sujets suivants :

  • Handicap et inclusion
  • Embellissement et propreté
  • Marketing territorial, engagement citoyen

Après restitution, il semble que deux projets puissent se développer rapidement et compléter ceux de la nouvelle municipalité de Bizerte :

  • Sensibilisation des Bizertins à la propreté de leur environnement, pour faire ressortir la beauté et le caractère unique de leur ville et améliorer leur qualité de vie
  • « Raconte-moi Bizerte » avec la participation des enfants des écoles

Enrichis de beaucoup d’autres, de Bizerte ou d’ailleurs, ces deux projets pourraient servir de base à un festival de l’innovation sociale, montrant le rôle engagé de Bizerte sur cette question en Tunisie et en Afrique.

La tête et les jambes : Le Smart Marathon Solidaire

Ambiance sportive ce dimanche matin au Jardin Sidi Salem, près de la Marina. Non pas pour cause de finale de Coupe du Monde, mais pour le départ du Smart Marathon Solidaire de Bizerte 2018, qui clôturait l’école d’été. Plusieurs dizaines de coureurs ont bravé la chaleur déjà accablante à huit heures du matin pour s’élancer sur un parcours d’une vingtaine de kilomètres à travers la ville. Ce semi-marathon était placé sous le signe de la solidarité avec les personnes affectées par l’autisme, mais aussi avec les proches de Haythem Bellakhal, ex-directeur technique du Starting Club de Bizerte et marathonien accompli, décédé tragiquement le 5 janvier 2015 avec sa jeune épouse Safa Ayari.

Et ensuite ?

Organisée dans la foulée de la deuxième édition de Bizerte Smart City, nous ne pouvons qu’espérer qu’une nouvelle école d’été fasse suite à celle-ci l’an prochain, une occasion de former de nouveaux étudiants, mais aussi des jeunes professionnels, des décideurs et des personnels des collectivités territoriales tunisiennes aux technologies et aux pratiques de conception et d’entrepreneuriat des villes intelligentes. Rendez-vous en 2019 !

Gilles Betis, OrbiCité

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